De Oued el Abiod à  Chinguetti – 3 au 7 avril 2019

De Oued el Abiod à Chinguetti – 3 au 7 avril 2019

24/04/2019 0 Par Haazheel

Tel des fremens sur Dune, on progresse on progresse !

L’objectif du troisième jour est de rejoindre l’oasis de Gleïtat. On fera encore quelques dunes et il faut reconnaître que c’est assez hypnotisant. Dans les faits marquants, on trouvera un puits mais on était tous déçus… c’était des pneus et pas des jolis murets en pierre… On refera un achat de bracelet et l’on pourra boire un bon coca périmé (mais c’était très bon) et l’on passera pas mal de temps à attendre le soir… Car vous allez rire… On devait se ravitailler en eau et notre caravane n’a pas réussi à utiliser le premier puits et a dû faire un détour. Et pourquoi le puits ne fonctionnait pas ? Parce qu’il fonctionne avec une pompe alimentée par énergie solaire… Et qu’il y a eu des nuages toute la journée ! On n’a donc pas eu d’eau dans le désert par manque de soleil ! Eh ouais mon gars ! Je vous passe les beaux paysages, je vous passe les siestes et les repas pour arriver à la nuit de l’apocalypse de la fin du monde !!!

Alors il faut voir qu’on ne trouve pas trop d’endroit à l’abri du vent pour poser la tente mais on n’est pas trop inquiets, ça ne souffle pas fort, on mange autour du feu et il n’y a pas de pluie. Sauf que dans la nuit je suis réveillé car notre jolie tente igloo est à moitié affalée sur ma tête, le tonnerre gronde, ça souffle de fou (et c’est bien amplifié quand tu es à l’intérieur et que tu viens de te réveiller…) et je tente de tenir les parois en espérant que les tiges ne vont pas se péter (c’était arrivé sur une tente la veille). Rien ne se calme, quelques gouttes tombent, je sors pisser rapidement mais ça souffle fort et j’ai aussi trouvé que c’était le bon moment pour me demander si la foudre tapait plutôt dans le sable ou sur une tente dans le désert ? Bref je stresse un peu, je n’ai pas dormi, la tente est à moitié écroulée mais je retrouve la sérénité grâce à… Yann qui se rendort peinard en mode « hého il fait nuit moi je dors »… Je termine la nuit en ayant enfin eu l’idée de stabiliser la tente avec nos 2 gros sacs et en me faisant la réflexion que l’on a de drôles de façons de passer nos semaines de repos nous… Par exemple en ne dormant pas, en ne se lavant pas, en n’ayant pas de toilettes à proximité et en étant enrhumé/enroué. Bref, on s’éclate malgré tout !

La journée suivante sera surtout marquée par de la marche sous la pluie (oui… on a marché dans le désert sous la pluie, que voulez-vous que je vous dise…) et par la visite d’une petite grotte avec des peintures du néolithique ! C’était super de se laisser guider jusqu’à ces peintures au milieu de… ben de rien. Et puis une des plus belles vues de la semaine : la passe de Tifoujar ! Un passage qui nous fait redescendre vers l’oued el Abiod (où il y aura un vrai puits digne de ce nom). La passe nous a offerts une vue de malade ! J’espère que les photos rendront bien parce que c’était absolument sublime ! Si vous rajoutez Ahmedou avec son boubou, vous avez les photos les plus mauritaniennes du monde. La nuit se passera bien et je pourrai enfin dormir normalement (modulo que j’étais en train de perdre ma voix).

Dernière journée réelle de marche, c’était tranquille, le petit train-train est en place, le paysage apporte des nouveautés comme des canyons et un faux air de farwest où les chevaux sont remplacés par des chameaux/dromadaires ! On pose notre denier campement dans un cadre sublime où je pourrai tenter une ascension d’une grande dune de sable ! Je ne m’y étais pas amusé à cause de mon genou (oui bon cette tendinite c’était pas grand-chose avec du voltarène au final) mais là c’était l’occasion de courir en montant une dune. Je vous le donne en mille, c’était une idée de merde ! Je n’en pouvais plus une fois au sommet ! Et quand je demanderai à notre guide s’il pouvait monter rapidement avec ses tongs, il me répondra « Pas de problème mais moi je passe par le côté, la pente est moins raides »… Ok, il n’aurait pas sous entendu que c’était un peu con de courir tout droit vers le sommet, là ? Qui dit dernier bivouac, dit que nous quittons nos chameliers et que nous devons organiser l‘attribution des pourboires (passage qui me stresse à chaque fois). Heureusement il y a des habitués et on fera donc 3 enveloppes pour le guide, les cuisiniers et les chameliers. La plupart des membres du groupe dormiront à la belle étoile mais moi je profiterai de la grande tente pour éviter de tomber encore plus malade. Tout le monde dormira super bien et c’est avec regret que l’on quitte notre petit bout de désert.

A la fin du voyage il restait quand même une bonne marche vers Terjit où nous pourrons nous baigner dans une piscine naturelle. Les paysages étaient une fois de plus différents et nous tomberons sur une magnifique route bien goudronnée (même ça c’est photogénique!). Après une petite ascension, on se reposera un peu et nous rejoindrons nos chauffeurs afin de filer vers Chinguetti. C’est le passage culturel et on aura la chance de rencontrer Ahmed Mahmoud (si vous avez vu Échappée Belle sur la Mauritanie, il est dedans) qui nous racontera son histoire, nous parlera de sa religion et des livres qu’il tente de conserver. Certains datent du moyen âge et sont stockés un peu à l’arrache, mais visiblement l’UNESCO et autres n’ont pas encore apporté les fonds pour aider à la préservation. On n’aura malheureusement pas le temps de profiter de l’histoire de Chinguetti. J’ai retenu que dans un texte il était indiqué que 20 000 chameaux étaient partis de cette ville ce qui montre bien l’importance qu’elle a dû avoir ! Elle a déjà été reconstruite 3 fois à divers endroits et c’est la deuxième qui est en restauration. La fin de journée c’est un peu de jeep, un retour à Atar avec la visite du marché mais en ce qui me concerne j’ai encore l’esprit perdu quelques part entre 2 dunes et j’ai du mal avec tout ce monde.

Nous passons la dernière soirée, tous contents mais un peu tristes d’être déjà prêts à quitter ce beau pays… On fera nos dernières photos avant d’embarquer dans notre avion et de survoler ce sublime désert où nous avons laissé un petit quelque chose…

On nous avait prévenus que quand on faisait un désert pour la première fois, on avait toujours envie d’y retourner et il faut reconnaître que le pouvoir d’attraction de ces paysages, de ce calme est assez déstabilisant ! Nous ne sommes partis qu’une petite semaine mais elle aura suffit à nous faire tomber amoureux de ce beau pays ! Merci Ahmedou et nous tenterons de revenir te voir avec de nouveaux amis ! Et comme nous l’avons répété tous les jours « On n’est pas d’ici ! Allez, on progresse ! »

Lien vers les photos : 2019 – 04 – 03 – Mauritanie (Tifoujar)