Manabeshima – 26 au 28 mai 2013

Manabeshima – 26 au 28 mai 2013

10/06/2013 7 Par Haazheel

Nous voici arrivés enfin sur notre petite île et tout ça grâce à Florent !

Si vous ne connaissez pas Florent Chavouet, il serait temps de vous rattraper en commandant ses 2 livres et surtout celui qui s’appelle « Manabé Shima » ! Après l’avoir lu, j’ai pu avoir une dédicace de l’auteur à Toulouse et je lui avais dit que je passerais sur l’île. Quelques années plus tard nous attendons le ferry qui va nous amener sur cette petite île perdue où nous n’aurions jamais mis les pieds sans ce livre.

Nakamura Atsumi et la petite An.

Nakamura Atsumi et la petite An.

Nous débarquons à peine que quelqu’un nous demande si nous allons au Santora. Il faut dire qu’avec nos gros sacs il était facile de deviner que nous ne venions pas que pour la journée… Et nous voici en train de gravir la montée qui mène à notre hôtel. La vue est magnifique d’en haut, l’hôtel donne sur la mer, c’est grand et on a un peu peur d’avoir plein de monde… Finalement il n’y aura qu’un couple franco-anglais (venu pour la même raison que nous) et 2 japonaises (venues pour… voir des chats!). Nous arrivons trop tôt pour faire le check-in ce qui nous oblige à repartir nous promener vers le port à la recherche d’un restaurant. On finira par nous y amener… Impossible de trouver le restaurant de yakisoba et pourtant on s’est arrêté devant la porte mais rien n’indique qu’on pouvait y manger. Dans le livre de Florent c’est indiqué comme étant un salon de thé. Nous apprenons avec regret que 2 personnages du livre sont décédés dont le plus ancien habitant et celui qui tenait le restaurant du port. Notre arrivée ne passe pas totalement inaperçue et on essaye de discuter avec nous, pas évident mais mon peu de japonais permet de débloquer les hésitations et nous voilà en train de faire connaissance avec Nakamura Atsumi et la petite An ! La mère est très intéressée par notre périple (on s’apercevra qu’elle racontera à tout le monde que l’on est en voyage pendant un an) et la petite fait sa fausse timide. Mais dès qu’on nous amène le livre de Florent, elle nous incite à venir voir sa maman, elle, toute petite, et la totalité des chats de l’île qui sont dessinés. Nous sommes dimanche et on aura pas mal des têtes du bouquins qui sont dans le coin ainsi qu’une quinzaine de petits vieux. A force de discussion, nous finirons par comprendre que c’est un groupe organisé, que ces personnes viennent de tout le Japon (une mamie venait d’Hokkaido) et que toutes ces personnes ont pour nom de famille : Manabe ! Elles sont donc venues voir l’île de Manabe « juste » parce qu’elles portent ce nom-là. Nous croiserons également Rock (facilement reconnaissable), Abe San (charpentier), Motimoto San (pêcheur) et un nouveau personnage Heichi (désolé pour l’orthographe, je ne suis pas sûr de moi).

En faisant notre premier tour par nous même, nous verrons qu’effectivement l’île à l’air très petite (on parcourt 8 km maximum si on fait le tour), qu’il n’y pas grand monde (pourtant nous sommes dimanche) et qu’on va certainement avoir du temps pour s’y reposer. Mais c’est sans compter sur Heichi San ! Il va s’improviser guide pour nous et une américaine (qui n’avait aucune idée qu’un livre sur cette île existait). Cette fille va nous faire les traductions de notre Heichi qui va pas mal parler religion et surtout culture japonaise. Il avait l’air un peu bizarre mais finalement très gentil et grâce à lui nous pourrons rentrer dans l’école du village et voir le peu de chaises utilisées (il n’y a que 5 élèves maintenant). C’est une vieille école tout en bois, c’était vraiment super à visiter, ça valait tous les musées du japon ! On ira aussi au temple Empukuji qu’Heichi n’est pas peu fier de nous montrer car il a été fondé par un des fondateurs du bouddhisme au Japon. De retour au Santora nous découvrons notre chambre, notre onsen avec vue sur la plage (la classe!) et notre premier repas avec plein de poissons différents ! Le plus marrant restera la réaction de Michiru quand on lui dira que l’on reste 3 mois au Japon et un an à vadrouiller, ca a été un des plus long « hééééééé » que j’ai entendu !

Vu depuis le Shiroyama.

Vu depuis le Shiroyama.

Le lendemain matin c’est poisson au petit déjeuner et ascension du Shiroyama (le point culminant de l’île à 127m de haut). Nous retournons manger au Nagisa (pas trop le choix avouons-le) et nous croisons de nouveau Heichi qui va interrompre ses activités pour nous trimbaler partout sur l’île. Cette fois-ci nous n’avons pas de traductrice du coup il va se faire un plaisir à nous apprendre le patois local. Nous apprendrons la phrase qu’ils prononcent lors du matsuri, à dire merci et à dire que le repas est très bon. Ces phrases feront marrer tout le monde quand on les répétera plus tard. Il faut dire qu’on les a répétées 100 fois minimum dans la demi-journée aussi… Comme prévu l’île n’a pas d’attrait touristique immanquable mais les jizo (il y en aurait 88), les toriis, les chats, les araignées (on en a vu une morte qui était juste terrifiante) et les points de vue nous feront passer un très bon moment. Nous aurons aussi un petit historique par Heichi et nous verrons qu’ici le matsuri semble être assez marrant : au lieu de simplement porter les mikoshis, ils font la course en les portant ! En tout cas nous sommes très heureux d’avoir rencontré ce nouveau personnage de 53 ans (on lui donnait à peine 40) et d’avoir passé du temps avec lui.

Nous terminons notre journée par un repas composé de… poissons ! Mais pas n’importe quel poisson, ce soir c’est Fugu Repas Special et nous mangeons donc du fugu comme si c’était normal. Le lendemain il est prévu de la pluie, pas grave on devait trier des photos. Finalement pas beaucoup de pluie, nous irons manger où vous savez puis nous ferons un stop au Gori-Gori (la salle des fêtes/le bar/le magasin de souvenir) pour se prendre un petit café. A peine arrivé on nous dit un truc en japonais et on nous sert de la soupe de… poisson ! Heu bon ben merci… On a à peine terminé que tout le monde range puis on nous sert un café et je vous laisse deviner : on n’a pas voulu nous faire payer ! Pas grave, on achète 2 ou 3 souvenirs pour compenser.

Nous terminons notre journée avec un peu de pluie et en écrivant les articles que vous avez lu. Nous profiterons une dernière fois du bain en compagnie de nos nouveaux amis : les funamashi. Un improbable croisement entre le cafard et la crevette saupoudré d’un soupçon de blatte. Un animal bien moche, bien trop nombreux, ne respectant pas notre intimité mais inoffensif. Puis viendra l’heure du repas et… le plus gros repas de poisson que j’ai jamais vu ! Il y en avait pour 4 personnes au moins ! On a donc mangé nos poissons cuisinés de toutes les manières possibles et imaginables et surtout le célèbre poisson d’Hinoboru : le poisson est repositionné pour faire « comme s’il vivait encore » sauf que le corps est composé de sashimis. On ne remerciera jamais assez Florent d’avoir sorti son bouquin et de nous avoir fait découvrir cette île et vu le nombre de ses livres, les photos et les cartes de l’île qu’on a vu, tout le monde est content ici et très fier de son travail.

La totalité des photos est disponible sur Picasa : 2013 – 05 – 26 – Japon (Manabeshima)