Na’in et Farahzad – 4 et 5 juin 2019

Il est temps de prendre la voiture et de découvrir les routes iraniennes.

Alors il faut savoir que les gens sont absolument adorables ici, tout le monde est très poli, on est bien accueillis, on n’est pas bousculé, on est tranquille mais il y a un endroit où la loi de la jungle règne, un endroit où tout est permis, où il faut savoir se faire une place sous peine de se retrouver bloqué : la route ! Je ne sais pas ce qui se passe quand ils montent en voiture mais c’est comme si toute politesse où règle devenait superflue. Alors sur les grands axes désertiques pas de soucis mais en ville c’est n’importe quoi ! Heureusement notre chauffeur Rahim est habitué depuis plus de 10 ans et il a parfaitement géré tout en faisant preuve d’humour (il a bien charrié la fille du groupe).

On profite donc de notre van climatisé pour se reposer et tailler la route vers Na’in pour aller voir une des plus vieilles mosquées (la mosquée Jameh) d’Iran sauf que… ramadan ! On n’aura pu la voir que de l’extérieure et on constatera également un taux d’hijab bien plus important qu’à Ispahan. Plus loin on pourra voir ce qui reste de la forteresse préislamique de Narej qui date quand même de 200 ans… avant J.-C. ! Et ouaip quand même… Alors évidemment il y a des travaux à effectuer avant d’emménager mais il y a du potentiel ! C’est certain que si l’on s’y connaissait un peu plus en histoire, on aurait peut-être été encore plus contents d’être là mais on a quand même trouvé le lieu intéressant à voir. On pourra aussi voir les réservoirs d’eau et entendre parler pour la première fois des qanats (qui constituent peut-être l’avancée technique la plus importante de toute l’histoire de l’irrigation en Iran. Les premiers d’entre eux auraient été creusés vers la fin du Ier millénaire av. J.‑C.). Ce sont des aqueduc mais sous-terrains parce que… ben parce que c’était pas la nature qui commande et c’est pas parce qu’on est dans une zone désertique qu’on ne va pas avoir d’eau bordel de merde ! Chose amusante : certains qanats font jusqu’à 50 km… et sont creusés jusqu’à 300m de profondeur ! Et ils fonctionnaient sans aucun entretien ! Ce qui donna une situation cocasse où des personnes découvraient des « sources d’eau » au 19ème alors que c’était impossible et ils sont tombés sur des qanats en état de marche.. Bon par contre maintenant il y a tellement de soucis avec le climat que la plupart sont asséchés et que l’Iran subit d’énorme inondations à d’autres endroits mais sinon tout va bien.

On fera un petit arrêt sur la route où Naghi et Rahim vont nous préparer un superbe barbecue ! Et comme on est des putains de pachas, on aura un café crème… ouaip un café crème en Iran dans le désert après un bon barbecue avec de la bière à la pêche ! (Bière sans alcool par contre fallait pas rêver). On termine dans un ecolodge à Jandaq absolument génial avec des petits couloirs comme dans une citée troglodyte… C’était top avec une jolie cour intérieure et tout. Par contre dehors on croisera une femme qui se masquera complètement le visage pour éviter qu’on la voit… et tout le monde portait l’hijab ici… On a eu une vision super cool à Ispahan mais là on voit bien que la république islamique est en place et que la liberté des femmes n’est pas partout à l’ordre du jour

Le lendemain c’est une petite marche dans le désert iranien à Farahzad. Alors évidemment nous revenons d’un trek épique en Mauritanie, on est totalement armés pour ce genre de situation de survie et c’est sans appréhension que nous allons braver le désert pendant plus de… approximativement… mais bon il faisait chaud… mais… oui bon ok une heure environ. C’était quand même super et puis c’était l’occasion de rentabiliser mon chèche ! Notre compagnon belge qui avait décidé de porter des sandales de marche va le regretter amèrement : le sable était brûlant un truc de malade ! Nous ça allait mais il finira par se faire prêter les chaussettes de Naghi pour s’en sortir.

Et grâce au talent de notre guide, on a des bonus chaque jour comme ici où l’on va voir la reconstitution d’un choux de plusieurs mètres de haut le tout en sel… Ouaip en sel ! Il y a carrément un village touristique et une cascade en rapport avec le lac salé de la région. On se contentera d’un petit café devant l’imposante cascade avant de repartir vers la citadelle de Bayazeh.

Notre hôtel est grandiose ! On a dans la cour intérieure un escalier qui descend au bord d’un qanat en état ! On a même pu marcher plusieurs mètres dans un tunnel restauré où il était très facile d’avancer. L’eau y coulait encore et vue la chaleur, je passerai pas mal de temps à m’instruire en lisant le livre « Guide culturel de l’Iran » de Patrick Ringgenberg ! Un livre (à acheter sur place pour éviter de payer le double du prix) avec des tas d’informations et d’illustrations qui vont bien m’aider à m’y retrouver entre toutes les dynasties et les différentes tailles de l’empire perse depuis 3000 ans.

 

Liens vers les photos :

• 2019 – 06 – 04 – Iran (Naïn)
• 2019 – 06 – 05 – Iran (Farahzad)