Tokyo – 23 mai 2013

Tokyo – 23 mai 2013

04/06/2013 2 Par Haazheel

Natsu basho 2013, on est là pour la 12ème journėe (juninichi-me) !

Pour faire un peu plus clair, nous allons enfin pouvoir assister à une des journées du tournoi de sumo à Tokyo ! Un tournoi se déroule sur 15 jours et il est difficile d’avoir des places pour les dernières journées mais nous avons pu avoir les places que nous voulions pour la 12ème journée. Nous serons donc en bas, nous 2 dans un box qui peut normalement accueillir 4 personnes (assis sur un coussin pendant des heures sans pouvoir allonger les jambes… Heureusement qu’on avait le double de place pour être dans une position plus confortable.) Mais avant de vous parler du tournoi, nous avons fait comme toute le monde et nous avons profité de notre matinée pour visiter autre chose, en l’occurrence le Edo-Tokyo Museum. En effet, les matchs commencent vers 8 heures du matin mais ce sont les sumos encore en formation suivis des sumos de « faible » niveau, la vraie compétition commence plutôt vers 14h voire même 15h45 pour les véritables champions.

L’Edo-Tokyo Museum est situé juste à côté du Kokugikan Sumo Hall où se déroulent 3 des 6 tournois annuels. On y passera presque une heure trente à parcourir l’exposition permanente et pour cause, ils n’ont pas rassemblé des peintures ou des tuiles de vieilles maisons, ils ont carrément refait un pont et des maisons entières ! C’est grand, c’est beau et on peut sans problème y passer plus de 2 heures. Une seule petite déception, le peu d’explications en anglais, je pense qu’on aurait dû prendre un des guides bénévoles qui sont disponibles dès 10h du matin pour en apprendre un peu plus sur la période Edo. Mais fin de discussion culturelle, revenons à l’événement du jour : le tournoi de sumo !

Plus haut la jambe !

Plus haut la jambe !

Autant vous dire qu’on n’y connaissait rien en arrivant, on va donc se placer (à la mauvaise place mais du coup on profitera du début du tournoi d’un meilleur endroit) et on découvre les premiers combats. Pas de cérémonial à ce niveau, les sumos arrivent, se foncent dessus, se collent des baffes (mais de vraies grosses baffes qui claquent), se choppent puis tentent de se faire tomber en empoignant l’espèce de string géant qu’ils portent. Les combats sont supers rapides, il n’est pas rare que dès la première charge tout soit terminé. Il faut dire qu’il n’y a pas de catégorie de poids dans ce sport, donc quand tu fais « que » 100 kg et que le type en face arrive avec ses 160 kg… tu pleures ! Quoi que nous allons assister à des victoires improbables où d’un petit mouvement rapide de côté, le « petit » réussit à terrasser le « géant ». Nous on découvre tout ça mais notre voisin de tribune aussi ! C’est un petit vieux japonais venu en bus pour la première fois pour voir un tournoi de sumo mais il semble encore plus intéressé par notre présence ici, il va donc passer pas mal de temps à me questionner (pas facile vu mon niveau de japonais mais bon on s’en est sorti) sur ce que j’aime au Japon, sur la nourriture et sur ce qu’on apprécie le plus dans la culture japonaise. Du coup je raterai quelques combats mais vu le nombre et la vitesse à laquelle ça s’enchaîne, ce n’était pas si grave… Il nous offrira même des yakitoris et tentera de me raconter des anecdotes sur les sumos que l’on voit défiler. Une petite sensation viendra d’un lutteur tchèque : Takanoyama Shuntarō, de son vrai nom Pavel Bojar. Il doit peser à peine plus de 100 kg et le public lui était totalement acquis ! De grands cris et applaudissements suivront sa victoire (il aura dû refaire son combat car les juges n’ont pas pu désigner le vainqueur la première fois).

Nous apprendrons que ce tournoi est particulier et très suivi car un sumo japonais est dans une bonne série (10 victoires – 0 défaite) et il pourrait bien prétendre au titre mythique de yokozuna (le rang le plus élevé que peut atteindre un lutteur sumo) qui n’a été attribué que 70 fois en plus de 300 ans ! Ce lutteur s’est Kisenosato et il a dans le viseur le lutteur mongole Hakuhō Shō. Hakuhō est lui aussi à 10 victoires et aucune défaite, c’est la star de ce sport, une espèce de mythe vivant qui a enchaîné plus de 60 victoires sans défaites mais a été stoppé dans sa série par… Kisenosato ! Il faut savoir que Hakuhō règne sur ce sport et que le Japon attend avec impatience un nouveau yokozuna japonais. Ce sont les 2 derniers matchs de la journée et la salle est presque pleine à ce moment là ! Hakuhō est le premier à affronter son adversaire du jour (qui n’est pas une chèvre non plus hein ! Il doit avoir perdu un ou 2 combats sur le tournoi). Le cérémonial est toujours le même, les combattants font fuir les démons en tapant du pied (on a tous cette image en tête), ils lancent du sel pour purifier la zone de combat, ils répètent l’opération 2 ou 3 fois puis se jettent l’un sur l’autre. Hakuhō ne flanchera pas et passe donc à 11 victoires, toute la pression retombe sur Kisenosato qui ne doit pas perdre ce combat… Démonstration de puissance simple et efficace, Kisenosato passe sous la garde du mongole et incrémente aussi son compteur ! Et chose assez rare, le public va fêter sa victoire en balançant les coussins dans tous les sens !

On a adoré cette journée et une fois oubliée la tenue ridicule des combattants, on s’est pris au jeu et nous avons suivi à la télé les 2 derniers jours du tournoi que je vous résume vite fait : le lendemain c’est de nouveau la victoire pour les 2 champions et donc viendra enfin le choc de titans : Hakuhō VS Kisenosato ! Le combat était impressionnant mais Hakuhō va réussir à faire chuter le japonais ! Visiblement Hakuhō (28 ans, 1m92 et 152 Kg) est en passe de devenir un des plus grands de ce sport. Le lendemain, il reste un mince espoir pour Kisenosato mais il va perdre son match… Hakuhō a mathématiquement gagné mais il va quand même gagner son match et poursuivre sa série sans défaite. On assistera ensuite à la cérémonie (la coupe est juste immense, ils l’amènent à 2 personnes) et on est étonné d’avoir autant apprécié ce sport ! Allez courage Kisenosato !!!

La totalité des photos est disponible sur Picasa : 2013 – 05 – 23 – Japon (Tokyo)