Syrano – A la fin de l’envoi

Syrano – A la fin de l’envoi

15/11/2010 0 Par Haazheel

On n’imaginait pas avoir de ses nouvelles si tôt ! Syrano est de retour avec son troisième album (si l’on met de côté « Syrano contre le grand zappeur ») et, derrière la référence plus qu’assumée, on se demande bien à quoi s’attendre sur ce nouvel opus : « A la fin de l’envoi… »

Je ne l’espérais pas avant 2012 (histoire d’attendre 3 ans comme pour le second) mais visiblement l’envie d’écrire et de faire un nouvel album a été plus forte et il ne fallait évidemment pas compter sur Syrano pour nous laisser en terre connue. Un nouvel album plus rap, plus hip-hop, plus urbain mais surtout plus… « prends ça dans ta gueule » si je peux me permettre cette nouvelle catégorie (nous les « journalistes », on aime bien coller des étiquettes partout mais certains ont tendance à changer d’étiquette à chaque album…). Vous m’excuserez la référence (on fait avec ce qu’on a) mais je me suis retrouvé plongé dans les années 90 avec l’ambiance et des effets tirés d’un album d’I AM… Désolé je n’ai que cela comme nom qui me vienne en tête (on aime aussi comparer les groupes entre eux nous les « journalistes ») et l’écoute de l’album m’aura été moins « fluide » que pour son premier album évidemment. Visiblement Syrano a quelques choses à dire et il le fait plus directement qu’avant peut-être… La faute à un ras-le-bol général ? A une colère saine ?… Allez savoir, une chose est certaine, l’effet « claque » est bien là.

Parlons plus directement de certains titres qui m’auront marqué comme « A droite, a gauche ». D’un côté, on a « sous des airs hypocrites de cathos, ils se disputent des miettes quand ils ont déjà le gâteau » et de l’autre « des pseudos défenseurs de valeurs humaines, du dialogue avec des oreilles farcies de cérumen»… Je vous laisse trouver qui est qui.. C’est clair et sans détour et c’est volontairement provocateur (brûler sa carte d’électeur) mais ce n’est pas gratuit et ça frappe juste (j’en ai au passage pris un peu pour mon grade mais bon…). « Les zombies » où sont décrits les contaminés de la consommation. « Pourquoi j’aime pas ta gueule ? » m’aura fait sourire mais il reste toujours le sérieux des « reproches » sur des situations hélas trop réalistes pour ne pas être réelles. Tout n’est pas aussi brut (« la timidité du pin » se rapproche plus de ce que l’on connaissait) mais l’impression générale qui reste est quand même celle d’un album brut, livré un peu comme ça, avec moins de frou-frou pour le faire beau mais qui est du coup, plus « dans ta gueule ». Une mini-déception avec une chanson qui traîne sur Youtube « Eric Zemmour » et que je n’ai pas retrouvée sur l’album… Je vous conseille de l’écouter ! Une petite surprise avec « Tribune » où Syrano règle certains comptes avec les programmateurs de festivals et parle de son parcours, des choix et de l’envie d’être sur scène (un exercice souvent réalisé dans le milieu du rap non ?) et aussi où il parle des « journalistes » qui ne le chroniquent pas ; ce qui me fait dire que je suis bien content de ne pas l’être pour pouvoir vous parler de son album tient !

Très heureux de ma nouvelle rubrique « prends ça dans ta gueule », je ne peux que vous conseillez d’écouter l’album et on n’attend maintenant l’occasion de voir tout ça sur scène !